EARL LE VAL DU VICOIN

  La Societé EARL LE VAL DU VICOIN à Laval

ACTUALITE Laval
samedi 28 février 2009
Hubert, le dernier paysan installé dans la ville.

Dans sa ferme aux portes de la ville, Hubert Hainry élève ses porcs et commercialise directement sa production.
Au salon de l'agriculture, la ferme vient à la ville. À Laval c'est le contraire. Le dernier agriculteur de la commune accueille les citadins et résiste à l'avancée du béton.
Les petits cochons d'Hubert Hainry sont de parfaits citadins. Enfin n'exagérons rien. Si la ferme du Val du Vicoin est la dernière en activité à Laval, elle est blottie dans un petit coin de campagne et domine la forêt de Concise.
Mais la ville menace. « Juste au-dessus, la municipalité a acheté des hectares de terrains pour y installer des entreprises », fait observer Hubert Hainry. Et le bout de son chemin bute sur la future quatre-voies de la route de Saint-Nazaire actuellement en construction.
« Cette situation est à double tranchant. Lors de l'installation en 2005, j'ai pensé que ce serait facile de proposer des produits de la ferme à proximité de la ville. En même temps, les clients sont très contents mais ils ne reviennent pas régulièrement. » Eh oui, la concurrence est rude en ville et le citadin papillonne.
Mais Hubert Hainry est un agriculteur lavallois heureux. Il ne reviendrait pour rien au monde vers son ancien métier de technico-commercial à la Cam (Coopérative agricole de la Mayenne) chargé de la filière porcs. Il y a quatre ans, il a décidé de changer de vie en reprenant l'exploitation familiale. Pour faire en réel ce qu'il connaît bien en théorie... du cochon.
« Une viande de meilleure qualité »
Pas n'importe quel cochon. Hubert Hainry gère une stabulation où 80 à 100 porcs s'ébattent douillettement dans une épaisse couche de paille. Et peuvent respirer le grand air qui passe à travers un filet brise-vent. Hubert n'aime pas se mettre en avant mais disons-le pour lui : son exploitation n'a rien à voir avec l'élevage sur caillebotis pratiqué par une majorité de producteurs.
« Les animaux bien élevés nous le rendent. Ici, ils ont de la paille, de l'espace, leurs muscles s'oxygènent. Et la viande est de meilleure qualité. » Elle est plus ferme et ne fond comme une tranche de jambon gorgée d'eau. Tout est bon dans son cochon : saucisses, grillades, échine, côtes, rillauds, langue ou jambonneau sont débités sur place. Et ils partent comme des petits pains.
C'est l'originalité du Val du Vicoin : la viande est vendue à la ferme (les mercredis, vendredis et samedis matins). Et on peut visiter l'exploitation. « Je fais un tiers de mon chiffre d'affaires en vente directe. Ça marche bien, surtout l'été. » Un autre tiers est réalisé par la vente de rillettes Val du Vicoin dans les supermarchés Leclerc. Et le dernier tiers provient des commandes.
Et ça marche ! Malgré le papillonnage des citadins, son fichier clientèle progresse. Et ce système de vente du producteur au consommateur lui permet d'éviter la crise porcine. Et de tirer un salaire correct de son exploitation. « C'est un travail très prenant et je gagne beaucoup moins qu'avant... mais je dors mieux. »
Jean-François VALLÉE.

Ouest-France

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